L'érudit moqué.

François de Harlay (1585-1653), archevêque de Rouen¹, fut un fin lettré, très amateur de textes anciens. L'un de ses contemporains moque dans les vers présentés ici son érudition poussée, son amour des livres (fussent-ils de théologie), et un certain goût pour les choses terrestres, toutes choses qui lui feraient oublier les devoirs de sa charge.

L'auteur des vers n'est pas identifié dans le recueil d'où est extraite cette copie du temps. François de Harlay était assez communément raillé pour ses écrits et ses discours emphatiques et obscurs, notamment par Jean-Louis Guez de Balzac (1597-1654). Mais ces vers, d'une valeur littéraire qui ne va pas plus loin que la plaisanterie, sont sans doute à attribuer à une autre plume, moins talentueuse.

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Seizain sur l'extravagance des

 discours de Mons. l'archev. de Roüan

Franc de haine & d'amour, ris, pleur, espoir & crainte,

Rentrons au cabinet & lisons saint Thomas.

Apporte icy, laquais, de tout ce grand amas,

Nicolas de Lyra², Pline, & la Bible saincte.

Certes, le tour est bon : ma chandelle est esteinte !

O ho, si peu durer ! Vrayment, trompé tu m'as !

Icy ! Du feu, mes gens ! Ma robe de damas !

Six heures ont sonné : prions, prime³ est contrainte.

Dieu que j'ay mal au cœur ! Prenons un peu de vin !

Entre ce qu'aujourd'huy j'ay leu de plus divin,

Hilaire de Poittiers⁴ me ravit par sa plume.

Aristote est là, faux. Voyez ce papillon⁵ !

Roüant a nos flambeaux, comme c'est sa coustume.

Le trait est excellent. Donnez moi mon bouillon !

Apreste tes chevaux, cocher ! Le beau volume !

Irenee⁶ est charmant ! Retournons à Gaillon⁷ !

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Notes