Transcription de texte ancien et notes par Manuscrit & Esperluette

Mémoire des États de Cambrai au duc d'Anjou au sujet du magistrat et des échevins de cette ville. 26 décembre 1582.

Bibliothèque nationale de France, cote Clairambault 356, pages 278-279v.
Manuscrit original numérisé sur :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9001046m/f513.item

Le duc d'Anjou fait lever le siège de Cambrai en 1581
(gravure de Jan Luyken (1649-1712), Hugo de Groots Nederlandtsche jaerboeken en historien, La Haye, Bibliotheek van het Vredespaleis)



 Le magistrat, c'est moi ! Dispute sur la nomination du « conseil municipal » de Cambrai en 1582

 

En 1566 s'ouvre la longue révolte des provinces qui composent aujourd'hui les Pays-Bas, la Belgique et une partie du nord de la France contre leur souverain Philippe II d'Espagne

 La ville de Cambrai n'est pas censée être concernée, relevant, elle, du Saint-Empire romain germanique. Un aventurier, Baudouin de Gavre, baron d'Inchy, prend cependant prétexte des troubles dans les possessions espagnoles voisines pour s'emparer par surprise en 1576 de la citadelle et du gouverneur de Cambrai et prendre le contrôle de la ville avec des troupes en partie huguenotes. L'archévêque de Cambrai1 s'enfuit à Mons avec une partie du clergé, tandis que les chanoines et les ecclésiastiques restés dans la ville subissent diverses vexations.

 En 1581 les Etats généraux des Pays-Bas poussent plus loin la scission en prononçant la déchéance de la souveraineté du roi d'Espagne sur leurs provinces et en reconnaissant à sa place pour maître le frère du roi de France Henri III, François, duc d'Anjou (1555-1584). Le baron d'Inchy, toujours en place à Cambrai, fait de même en offrant la ville au prince français, qui a le mérite cette même année 1581 de venir libérer les Cambrésiens du siège qu'entreprenaient les Espagnols pour aider l'archevêque à reprendre sa ville. C'est là l'un des rares titres de gloire de François d'Anjou.

 C'est dans ce contexte qu'est rédigé notre document, qui est adressé au duc. Bien que le baron d'Inchy soit tué au cours de l'année 1582, ses partisans restent à la manœuvre à Cambrai. Ils essayent par un texte assez malhabile et mal bâti dont on a ici une copie de l'époque, de contester les droits revendiqués par l'archevêque et ses chanoines, toujours en exil, de nommer les membres ce que l'on appellerait aujourd'hui le « conseil municipal » de la ville. C'est ce que recouvre en effet alors à Cambrai (et dans d'autres villes voisines) le terme de « magistrat » : non pas une personne, mais un ensemble de bourgeois en charge de la police, de la justice et des finances de la ville (un prévôt, quatorze échevins, deux collecteurs, etc.)2.

 Bien qu'il semble que certains des signataires soient finalement de ceux qui livrent la ville aux Espagnols pour en finir avec le siège de 15953, la querelle contre l'archevêque-duc ne cessa pas. Dans un premier temps en effet, le roi d'Espagne Philippe II rétablit celui-ci dans ses droits, dont celui de nommer le magistrat. Mais les membres du magistrat qui avaient été pour la plupart nommés par les aventuriers d'Inchy et Balagny avaient trop peur d'être démis par l'archévêque longtemps exilé, et ils préférèrent offrir ce pouvoir directement au roi d'Espagne.

 Philippe II accepta l'offre. Ce précédent permit ainsi à Louis XIV, lorsqu'il s'empara de Cambrai en 1677, de repousser les demandes de l'archévêque4 et de proclamer sa souveraineté pleine et entière sur la ville. En quelque sorte, le magistrat, … c'était lui.

 

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Estatz de Cambresis sur le fait du magistrat du xxvie de décembre 1582

 

Mémoire des Estats de Cambray pour l'institution du magistrat, 26 décembre 1582

 

Sur les causes representees à Son Altesse5 par Messieurs du clergé, prevost et chappitre de l'eglise metropolitaine de ceste citté de Cambray, principallement pour le faict du droict de l'institution ou destitution du magistrat et eschevyns qu'ilz disent et pretendent leur apartenir ; et pour satisfaire à ce que Sad. Altesse desire promptement entendre ce qui en sera sur ce arresté, luy sont representez les poinctz qui s'ensuivent.

 

Premierement6

 

Supplient le magistrat et eschevyns dud. Cambray à Sad. Altesse ne trouver mauvais si sur ung faict si important pour la manutention7 de sa grandeur ilz n'ont pris resolution si tost qu'ilz eussent bien voullu, ce qu'ilz ont faict à l'exemple desd. prevost et chappitre qui ont pris du temps tout à loisir et à leur desceu8 pour eulx bien instruire et dresser leurs memoires.

 

Et pour chose de tel poix et consequence que pour y respondre et s'en arrester il leur a convenu adviser d'en prandre l'advis et resolution generallement de tous les membres et Estatz de lad. citté exclud lesd. du clergé parties contraires à Son Altesse et pour ce faict.

 

Suivant quoy et pour ne rien deliberer et resouldre sur ce faict tant d'importance n'estoit en assemblee commune et generalle, auroient faict convocquer les Estaz generaulx de ceste vostre citté, exclud lesd. du clergé pour les causes que dessus, ausquelz en audience publicque et à huis ouvertz en la maison de ville ilz ont faict faire lecture des lestres closes de Vostre Altesse en leur9 proposant le faict des articles à elle10 representez par lesd. du clergé, prevost et chappitre, principallement le poinct concernant le faict de l'institution ou destitution dud. magistrat et eschevyns, qu'ilz se voulloient atribuer par previllege special et autrement pour les causes declairees esd. articles.

 

Et sur quoy pour en donner resolution arrestee en icelle11 Vostre Altesse avec l'interpretation du traité, l'on demandoit avoir leur advis concurrante avec leur volunté, accord et deliberation libre et ouverte.

 

Sur lequel propose iceulx des Estatz, tant en particullier comme en general, unanimement et par voix commune, libre et ouverte, ont resolument tous dict et declairé que toute l'institution dud. magistrat comme chose à luy acquise et de plus donnee de volunté publicque, qui est la plus belle interpretation qu'on pourroit donner au traité d'entre Sad. Altesse, nous, et la generallité du peuple, pour en user comme si c'estoit sa legitime succession, à quoy il ne doibt nullement cedder, et que en telle administration ilz ne veullent recongnoistre autre que luy. Et n'entendons que lesd. du clergé y aient aucun droict, comme ils n'y ont. Et surquoy en l'assemblee et convocation desd. Estatz l'on s'est du tout resolu et arresté, sachans que le contraire pourroit quant à present et pour l'advenir amener apres soy la ruyne de cest Estat.

 

Et venant à respondre au faict des cappitullations ou traité qui se faict pour le regard de ceste protection qu'ilz appellent le traité des Seigneurs d'Incy12 et de Villers13, avec Son Altesse, duquel ilz disent n'avoir eu aucune congnoissance.

 

Combien que par la declaration desd. Estatz sur le faict de l'institution et destitution dud. magistrat, donnation et cession de tout administration temporelle il ne soit plus question de faire debat, revocquer en doubte ny donner interpretation aud. traité, duquel lesd. des Estatz se tiennent bien contentz par nouvelle ratiffication que ce jourd'huy ilz ont faicte, voire pour l'ampliffier à l'accroissement de la grandeur de Son Altesse, pour n'en estre veuz ingratz d'un si grand benefice qu'ilz ont receu par se moyens.

 

Si14 disent en passant qu'il est tout manifeste comme aussi ilz ne le peuvent desnier15, que le tout ne leur ayt esté communicqué si avant et à tant de loisir que par deliberation particulliere par eulx prise avoir avoir [sic] bien remarqué et entendu le subject desd. cappitullations, ilz ont le tout aprouvé avec intervention de serment. Et de quoy ilz ne peuvent receller, plustost doivent-ilz pour leur devoir et pour ung mesme benefice qu'ilz ont receu que les autres membres de ceste vostre citté, cedder à toutes difficultez qui pourroient occasionner une division nourrisse16 de confusion au prejudice de la commune concorde, sans s'atacher ny à la grandeur de Son Altesse, ny à la memoire du feu baron d'Incy17, à quoy ilz sont obligez en pareil que nous, et duquel la constance, prudence, et artiffice se doibt louer en affaires et au danger si important pour notre propre salut qu'il a soigneusement et par extreme vigillence sollicité de Sad. Altesse et duquel ilz offencent la grandeur et bonté en chose où on luy doibt une louange perpetuelle, n'estant que trop ouvertement ilz voulsissent se declairer ingratz et se repentir de ce qui estoit si heureusement succeddé par son moyen.

 

Et quant à plusieurs calompnies qui sont par lesd. prevost et chappitre notoirement proposees au mespris de tout le corps du magistrat et eschevyns de vostred. citté :

 

Disent sans faire rescription18 desd. calompnies qu'ilz s'en trouvent plus griefvement lesez19 qu'elles ont esté representees à ung prince de telle grandeur, filz et frere unicque du roi et à son Conseil, en la presence duquel l'on ne doibt representer que verité, et encores plus en ce que tout clairement ils ne le tiennent pour magistrat legitime et composé de gens de bien. En quoy il y va de l'honneur de Son Altesse et consequemment du feu Sr. d'Incy et du Sr. de Ballagny20, aians comme ses lieutenans et en vertu de la commission, institué led. magistrat soubz l'auctorité de Vostred. Altesse, ne s'estant faict ny passé chose entre eulx dont ilz ne puissent respondre à leur descharge et innocence devant Dieu et icelle Son Altesse. Et surquoy ilz ne refusent attendre son examen et jugement dont ilz le supplient si avant qu'ilz en puissent estre reparez.

 

Et pour respondre sur le faict des biens des absens dont ilz parlent, oultre qu'ilz sont en ce cas parties incompettantes21, ilz ne s'en doivent adresser ny prandre à partie lesd. du magistrat ains22 bien à Sad. Altesse, à laquelle pour le tout en apartient le saisissement, retention, disposition et distribution. Et de quoy lesd. prevost et chappitre ne se doibvent entremectre, eulx qui sont personnes ecclesiasticques23. Suppliant pour solution au reste de leurs articles ce qui deppend de l'auctorité donnee, acquise et atribuee à Sad. Altesse par la voix publicque et commune desd. Estatz et generallement de tout le peuple et bourgeoisie d'icelle vostre citté qui en ce faict, jointement avec le corps dud. magistrat et eschevyns, implorent l'ayde et faveur de Vostre Grandeur, à laquelle aussi se representent les noms et soubznoms des principaulx tant de la noblesse que de la bourgeoisie aians esté presens avecq une infinité d'autres à la resolution de la presente responce, qui sont telz que s'ensuit :

 

Premierement

 

 Le corps du magistrat :

 Gervais de Glimes, escuyer, bailly de Cambresis24

 Robert de Haumecourt, escuyer, Sr. de Layens25

 Robert Bloquel, escuyer, Sr. de Comby26

Mathieu Cretton, escuyer, Sr .de Viefville27

 Pierre Gamyn28

 Martin de Boulleux29

 Robert Laoust30             quatre hommes31

 

Nicolas Buzelin32

Philippes Resteau33

Jehan Rozet

Me Fiacre Segard34

Valentin Hennicq

Philippes Quarré

Jehan Comarc35

 

Nicolas Valter

Albert Ballicq36

Michel de Frain

Jehan Durant

 Nicolas Canone37

 Andrien Doby38

 Crepin Castelain39

 

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Notes

 

1 Louis de Berlaymont (1542-1596), archevêque-duc de Cambrai. Suite à la prise de la ville par le baron d'Inchy, l'archevêque-duc s'exile à Mons. Les partisans d'Inchy se déclarent pour la cause protestante et pillent le palais de l'archevêque et les églises pour solder la troupe.

 

2 M. Bruzen de la Martinière, Le grand dictionnaire géographique, historique et critique, Paris : Les libraires associés, 1768. La querelle de nomination du magistrat entre les bourgeois et l'évêque (devenu archevêque après 1559) de Cambrai remonte au moins au XIIIe siècle.

 

3 Voir notre publication précédente « Siège de Cambrai, août 1595 : un appel au secours en code » sur https://manuscrit-esperluette.jimdofree.com/balagny-1595-08-24/.

 

4 Sous Louis XV encore, le 16e archévêque de Cambrai, Léopold-Charles de Choiseul (mort en 1774) se ruine dans un procès pour se faire restituer la seigneurie de la ville. En vain.

 

5 « Son Altesse » : François duc d'Anjou (1555-1584), frère du roi de France, auquel Cambrai se donne en 1581.

 

6 Ce « premièrement » ne sera pas suivi d'un « deuxièmement » etc. Il y en a un autre en fin de texte, tout aussi orphelin.

 

7 « La manutention » : le maintien.

 

8 « A leur desceu » : sans que les rédacteurs du présent document aient connaissance du mémoire qui a été présenté par leurs adversaires.

 

9 « Leur » : les Etats généraux.

 

10 « Elle » : l'altesse royale à laquelle on s'adresse, le duc d'Anjou.

 

11 « Icelle » : cette, pour « cette Vôtre Altesse ». L'emploi de cet adjectif démonstratif renforce le style ampoulé du texte.

 

12 Pour « Inchy ». Le baron d'Inchy est l'instigateur principal du ralliement forcé de Cambrai aux confédérés en révolte contre l'Espagne.

 

13 Josse de Zoete, seigneur de Villiers (et non « Villers ») et gouverneur de Bouchain, qui a également conclu un accord avec le duc d'Anjou.

 

14 « Si » : ainsi.

 

15 « Desnier » : nier, démentir.

 

16 « Nourrisse » : comprendre « nourrice », et non un subjonctif du verbe « nourrir ».

 

17 Le baron d'Inchy est tué par un paysan au cours de l'année 1582. On voit que ce sont ses partisans qui sont encore à la manœuvre à Cambrai pour l'écriture de ce texte, car sur ses derniers jours le baron d'Inchy est loin de faire l'unanimité dans la cité.

 

18 « Rescription » : rapport, compte-rendu officiel.

 

19 « lesez » : atteints, blessés.

 

20 Assez peu reconnaissant envers le baron d'Inchy qui lui avait offert la ville mais dont il sait l'impopularité grandissante dans la ville qu'il a gouverné en despote, le duc d'Anjou réussit à le remplacer rapidement par Jean de Montluc de Balagny, qui ne se comportera pas autrement. Inchy est tué dans une rencontre de hasard peu après. Sur la suite de l'aventure pour Balagny, voir https://manuscrit-esperluette.jimdofree.com/balagny-1595-08-24/. Sans que cela soit le seul motif ni une excuse, on peut imaginer que le comportement abusif d'Inchy comme de Balagny (pillage des églises, fonte des cloches, extorsions diverses) était dicté par la difficulté à se procurer des ressources dans un contexte de guerre où ils n'étaient soutenus financièrement par personne, et surtout pas par le duc d'Anjou ni le roi de France, en permanence désargentés à cette époque de crise de la monarchie française.

 

21 Il s'agit ici des spoliations dont ont été victimes l'achévêque, les membres du chapitre et autres fidèles à sa cause, et qui s'en plaignent. La réponse de leurs ennemis (Inchy/Balagny et leurs afidés) dans ce texte est cynique : alors que ce sont eux-même qui ont procédé aux exactions, ils renvoient les victimes à se plaindre auprès du duc d'Anjou (ce qui équivaudrait d'une certaine façon à reconnaître sa nouvelle souveraineté sur la ville, alors qu'ils la refusent). Par ailleurs une bonne partie des exactions a été faite avant que la ville ne se donne au duc.

 

22 « Ains » : mais.

 

23 Les chanoines du chapitre peuvent être considérés comme « personnes ecclésiastiques », mais bien évidemment pas un prévôt.

 

24 Gervais de Glimes seigneur de Limelette, de Louvranges, de Vaux, etc., grand-bailli de Cambrésis en 1564 ( Jean-Baptiste Carpentier, Histoire généalogique de la noblesse des Païs-Bas, ou Histoire de Cambray et du Cambrésis, Leide, 1664, vol. II, 3e partie, p. 18).

 

25 Personnage non identifié. Lire plutôt sans doute « Honnecourt », pour Honnecourt-sur-Escaut, au sud de Cambrai, entre Cambrai et Saint-Quentin ?

 

26 La graphie est ici bien « Comby » mais le personnage peut être identifié à Robert de Blocquel (1550-1614), sieur de Lambis ou Lamby, de la famille des Blocquel de Croix de Wismes. On retrouve un Robert Bloquel faisant partie du magistrat en 1599, 1607, 1608, etc. (Eugène Bouly, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai Cambrai, 1854, p. 331).

 

27 Il ne s'agit pas d'un Creton d'Estourmel, dont on ne relève aucun membre prénommé Mathieu au XVIe siècle, mais sans doute d'un membre d'une autre famille Creton issue de la bourgeoisie cambrésienne et citée pour ses services envers la France par Jean-Baptiste Carpentier dans son Histoire généalogique de la noblesse des Païs-Bas, ou Histoire de Cambray et du Cambrésis, Leide, 1668, vol. II, p. 453.

 

28 On trouve un Pierre Gamyn, marchand à Cambrai en 1586, dans un acte conservé aux Archives départementales du Nord (cote 4G 808, rentes constituées 1564-1783).

 

29 Peut-être comprendre « Boileux » : on retrouve un Louis de Boileux puis un Henry de Boileux dans le magistrat de 1609, 1610, etc. (Eugène Bouly, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai Cambrai, 1854, p. 331).

 

30 Non identifié avec ce prénom, mais le patronyme est attesté dans la bourgeoisie cambrésienne du temps : un bourgeois de Cambrai nommé Philippe Laoust est blessé au bras pendant le siège de 1595 par un soldat gascon querelleur du duc de Rethelois venu renforcer la garnison (Retour de la domination espagnole à Cambrai : siège de 1595 par le comte de Fuentès, mémorial journalier de ce qui est arrivé tant dans la ville qu'au dehors, manuscrit inédit d'un moine de l'abbaye St-Sépulchre recueilli par Madame Clément, née Hémery, Cambrai : J. Chanson, 1840, p. 11). C'est sans doute le même Philippe Laoust qui fait partie du magistrat en 1597, 1598, 1607 etc. (Eugène Bouly, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai Cambrai, 1854, p. 331).

 

31 Il n'y a que les trois derniers noms qui sont mis en regard de ce « quatre hommes » par une grande parenthèse ou accolade. Mais ces personnages étaient sans doute les « quatre-hommes », ce qui était à Cambrai le nom donné au XVIe siècle à ceux chargés de certaines fonctions de contrôle et de supervision de travaux de la cité (voirie, fortifications, tavernes, etc.).

 

32 Il est répértorié comme l'un des membres du magistrat en 1599 et 1608 (Eugène Bouly, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai Cambrai, 1854, p. 331).

 

33 Sans doute comprendre « Cresteau », ce patronyme se retrouvant parmi ceux des bourgeois influents à la fin du XVIe siècle. Un Me Michel Cresteau est mentionné parmi le magistrat de 1597 (Eugène Bouly, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai Cambrai, 1854, p. 331).

 

34 Fiacre Ségard est mentionné comme capitaine de l'une des compagnies bourgeoises (quartier de Cantimpré) sur lesquelles ceux qui veulent livrer la ville aux Espagnols en 1595 peuvent compter, car ils sont lassés des exactions françaises. Au moins deux autres signataires du présent document ont à pâtir directement de ces exactions de 1595 (Retour de la domination espagnole à Cambrai : siège de 1595 par le comte de Fuentès, mémorial journalier de ce qui est arrivé tant dans la ville qu'au dehors, manuscrit inédit d'un moine de l'abbaye St-Sépulchre recueilli par Madame Clément, née Hémery, Cambrai : J. Chanson, 1840, p. 29 et 35) et changent peut-être également de camp à cette date. Il est possible que ce Fiacre Ségard ait été médecin, selon une mention des actes passés devant les échevinages de Cambrai (1585).

 

35 On lit bien « Comarc », mais il faut sans doute plutôt y voir « Comart » ou « Commart », noms que l'on retrouve parmi les bourgeois membres du magistrat à la fin du XVIe siècle (Eugène Bouly, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai Cambrai, 1854, p. 331).

 

36 Un Jean Ballicq fait partie du magistrat en 1595, 1618, etc. (Eugène Bouly, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai Cambrai, 1854, p. 331), puis d'autres jusqu'à la fin du XVIIe siècle (Pierre, Nicolas, Louis, Charles etc.).

 

37 Peut-être de graphie exacte « Cannone », car cette famille est bien identifiée à Cambrai aux XVIIe et XVIIIe siècles, et un Me Jacques Canonne fait partie du magistrat en 1619, 1620, etc. (Eugène Bouly, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai Cambrai, 1854, p. 331), puis presque autant que de Ballicq par la suite.

 

38 Le même soldat gascon qui agresse un groupe de bourgeois, dont Philippe Laoust, pendant le siège de 1595 blesse ensuite la fille d'un dénommé Adrien Doby en lui coupant trois doigts (Retour de la domination espagnole à Cambrai : siège de 1595 par le comte de Fuentès, mémorial journalier de ce qui est arrivé tant dans la ville qu'au dehors, manuscrit inédit d'un moine de l'abbaye St-Sépulchre recueilli par Madame Clément, née Hémery, Cambrai : J. Chanson, 1840, p. 11).

 

39 Un Jean Castelain est mentionné comme faisant partie du magistrat en 1598 (Eugène Bouly, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai Cambrai, 1854, p. 331).


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Bibliographie

  • [Anonyme], Retour de la domination espagnole à Cambrai : siège de 1595 par le comte de Fuentès, mémorial journalier de ce qui est arrivé tant dans la ville qu'au dehors, manuscrit inédit d'un moine de l'abbaye St-Sépulchre recueilli par Madame Clément, née Hémery, Cambrai : J. Chanson, 1840.

  • BOULY [DE LESDAIN], Eugène, Dictionnaire Historique de la Ville de Cambrai, Cambrai, 1854.

  • BOULY DE LESDAIN, Eugène, Histoire de Cambrai et du Cambrésis, Cambrai : P. Lévêque, 1841-1847.

  • DUQUENNE, Frédéric, L'Entreprise du duc d'Anjou aux Pays-Bas de 1580 à 1584 : les responsabilités à partager, Lille : Presses universitaires du Septentrion, 1998 (mémoire de maîtrise).

  • RUIZ IBANEZ, José Javier, « Théories et pratiques de la souveraineté dans la Monarchie hispanique : un conflit de juridictions à Cambrai », in Annales. Histoire, Sciences Sociales, 55(3), 2000, p. 623-644.

  • RUIZ IBANEZ, José Javier, Felipe II y Cambrai : el consenso del pueblo : la soberanía entre la teoría y la práctica politíca (1595-1677), Madrid : Sociedad Estatal para la Conmemoración de los Centenarios de Felipe II y Carlos V, 1999.

  • TRENARD, Louis (dir.), Histoire de Cambrai, Lille : Presses universitaires de Lille, 1982.